Jafrikayiti
2004-06-14 17:12:14 UTC
ADRESSE AUX FRANÇAIS: La rançon de Charles X doit être restituée à
Haïti
(S.V.P. : Veuillez consulter et signer la pétition ci-après)
le 6 juin 2004
Français, françaises
Vous êtes très certainement au courant que la France du président
Jacques
Chirac, est en train de commettre encore une fois, une grande
injustice à
l'endroit du peuple haïtien (1). Nous saisissons cette occasion, pour
vous
sensibiliser sur la dérive de ce gouvernement, dont la politique
haïtienne est
une série d'actes immoraux et illégaux.
Le 7 avril 2003, le gouvernement haïtien, demanda publiquement à la
France de
restituer la rançon imposée en 1825 aux Africains qui, ayant brisé les
chaînes
de l’esclavage sur l’ancienne colonie de Saint-Domingue,
se sont donné une
patrie en la jeune République Haïti, le 1 janvier 1804 (2). Le prix du
sang,
des sacrifices et des privations était déjà assez lourd lorsque 150
millions de
Francs or ont été exigés, dont 90 millions furent effectivement
extorqués aux
Haïtiens, par des procédés qui font honte à une république française
qui se dit
pourtant nation des lumières, des droits de l'homme et du citoyen.
Charles X
fit envoyer une armada d’une quinzaine de canonniers pour exiger
ce butin tant
illégal que monstrueux. Ces 150 millions de francs or représentaient
alors le
budget annuel de la France, soit le triple du prix de vente en 1803 du
territoire de la Louisiane, lequel faisait alors plus de 22 fois celui
de l’île
d’Haïti. Cette ignoble rançon eut pour conséquences directes et
immédiates
l’endettement de la jeune nation, la fermeture de ses écoles
accompagné de
l’adoption d’un Code rural qui viendra y créer des
divisions sociales profondes
sinon indélébiles (le Code rural du 6 mai 1826 prévoyait en
particulier que
toute personne qui ne justifie pas d'un autre emploi doit cultiver la
terre
afin de contribuer au paiement de l’odieuse et raciste rançon
française).
Faire payer une somme aussi colossale, sous la menace des canons à un
peuple
qui a gagné sa liberté et son indépendance par la détermination
farouche, par
la force de l'espérance, par les larmes et par le sang c’est une
injustice
inqualifiable. Un crime sans précédent et surtout sans succession dans
l'histoire de l'humanité.
Pourtant, voici que pour toute réponse à sa demande de restitution,
sous
prétexte que sa légitimité politique est contestée et que le pays
risque de
tomber dans le chaos et, dans le mépris absolu de toutes les règles et
conventions internationales, le président Jean-Bertrand Aristide
d’Haïti est
renversé et enlevé par les forces spéciales américaines le 29 février
2004. Ce
nouveau coup d'état qui porte fièrement la signature du Canada, de la
France et
des États-Unis, replongea encore une fois, le pays dans l'horreur, la
répression et la désolation (3,4,5). Les troupes françaises et
américaines
occupèrent rapidement le territoire haïtien et aidées de mercenaires
locaux,
imposèrent un gouvernement fantoche.
Le 15 avril 2004, le Ministre français de la Défense, Mme Michèle
Alliot-Marie
arriva à Port-au-Prince, pour encourager ses troupes déployées sur le
terrain.
Deux cent deux ans après Victor-Emmanuel Leclerc chef de l'armée
expéditionnaire chargée de rétablir l'esclavage à Saint-Domingue.
Promptement,
Mme Alliot-Marie exigea du gouvernement de facto un renoncement total
de la
demande de restitution. M. Gérard Latortue servilement, déclara la
requête
haïtienne, illégale et démagogique. Comme si, un pouvoir de façade
sans
substance, sans base populaire, pouvait engager un pays occupé, une
nation
humiliée. Imaginez le gouvernement de Vichy, se prononçant sur la
confiscation
des biens, de l'or et des oeuvres d'art par les Nazis?
Le Ministre des affaires étrangères M. Michel Barnier, lui aussi
arriva à Port-
au-Prince le 15 mai 2004, pour apporter le soutien de la France et
surtout
remercier M. Latortue de sa précieuse collaboration. Entre temps, les
pressions
américaines sur la Caricom, le Congressional Black Caucus et sur
l'Union
Africaine pour reconnaître leur régime de facto échouèrent (6).
À l'occasion du coup d'état contre le président Aristide, la France
renoua avec
les États-Unis, un pacte vieux lui aussi de deux cents ans. Déjà en
1805,
Charles-Maurice de Talleyrand ministre des Relations Extérieures
écrivit au
Secrétaire d'État américain James Madison " L'existence en Amérique de
ces
nègres armés et libérés de l'esclavage est un spectacle horrible pour
les
nations blanches". La perspective d'une prise en main de leur destin,
d'une
émancipation massive des noirs effraie. L'exemple d'Haïti agit comme
un
repoussoir. Dorénavant, ce sera un pays marginalisé, taillable et
corvéable à
souhait. Ce sera le prix de son existence.
Les puissances esclavagistes du 19e et du 20e siècle ne lui firent
aucun
cadeau. Bien au contraire. France, Allemagne, Espagne, Angleterre,
États-Unis,
toutes, à la moindre occasion réclamèrent leur part du butin.
Certains se demandent ce que font aujourd’hui les Nations Unies
afin d’assister
Haïti dans sa quête combien juste de réparations et de restitution.
Malheureusement, comme affirme M. Nelson Mandela, leader historique de
l'ANC et
ancien président de l'Afrique du Sud "nous vivons maintenant dans un
monde où
les pays riches dit démocratiques manipulent à leur gré, les
organisations et
les institutions multilatérales contre les intérêts des nations les
plus
appauvries et vulnérables". Ultimement, il revient aux peuples
eux-mêmes de
rechercher et de trouver la voie d’une solidarité véritable et
sincère.
En vous adressant cette lettre, nous citoyennes et citoyens du monde,
faisons
donc appel à l'esprit de justice du peuple français pour exiger du
gouvernement
Chirac-Raffarin de :
1) Considérer la demande de restitution de la rançon de Charles X au
peuple
haïtien comme sérieuse, juste et recevable. Cette demande ne doit plus
être
évacuée. A cause de cette rançon, l'économie et les finances de la
jeune
république noire ont été lourdement grevées. La restitution de cette
rançon
immorale et inique, dont la France ne sort aucunement grandie, est une
obligation.
2) Donner toute l'information des conséquences terribles du paiement
de cette
somme faramineuse, sur le développement normal d'Haïti. On sait
pertinemment
que dès 1828, le gouvernement haïtien devait emprunter auprès des
banques
françaises pour payer l’infâme rançon. Dès lors, la spirale
infernale de
l’endettement s'enclenchait. Pendant plus d'un siècle, le pays
va se saigner
pour rembourser cette dette honteuse (7).
3) Rétablir dans un esprit de vérité, de respect, de justice et de bon
sens les
relations bilatérales avec Haïti. Il faut tout simplement changer de
politique.
Il faut changer les rapports avec ce pays en privilégiant le dialogue
et la
négociation. Et dans ce cas, le changement n'est plus un slogan, c'est
une
exigence.
"Nous, de cette génération, nous avons la lourde responsabilité de
demander
pardon, de demander justice et réparation non seulement pour les
mauvaises
actions des brigands, des criminels et des prédateurs, mais aussi pour
l'épouvantable silence des honnêtes gens".
En nous inspirant de ces paroles combien profond du Dr. Martin Luther
King Jr.,
le Haitian Lawyers Leadership vous prie instamment, au nom de la
justice, du
bon sens et de la solidarité humaine de signer cette pétition qui
exige que
l’état français restitue intégralement à la République
d’Haïti les fonds
qu’elle lui extorqua de force à partir de 1825.
Pour signer en ligne, allez à:
http://www.ipetitions.com/campaigns/restitutionpourhaiti/ (FRANÇAIS)
http://www.ipetitions.com/campaigns/restitution4haiti/ (ENGLISH)
http://www.ipetitions.com/campaigns/Restitisyonpouayiti/ (KREYOL)
Voir aussi: http://www.margueritelaurent.com/campaigns/campaignseven.html
Haitian Lawyers Leadership Network (HLL)
6 juin, 2004
Pour information, contactez le directeur de la campagne 7 du HLL
Mr. Jean Saint- Vil (Jafrikayiti)
E-mail: ***@hotmail.com
cc: ***@aol.com
Références:
1) Kidnapping
http://www.haitiprogres.com/2004/sm040303/index.html
2) 1803 -2003 "Restitution – Réparation" par Haiti Progrès
http://www.haitiprogres.com/2003/sm030409/index.html
3) La déstabilisation de Haïti : un coup d’Etat orchestré et
financé par les
Etats-Unis par Michel Chossudovsky
http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=879
4) Washington et Paris renversent Aristide: Coup d'État en Haïti
http://www.reseauvoltaire.net/article12713.html
5) RFO: Entretien avec Claude Ribbe
http://www.rfo.fr/dossier_haiti_info.php?iv=2&ip=1&ir=232&isr=5019&im=1b
6) Le Kidnapping du 29 février 2004: l’OEA saisit la CARICOM
http://www.haiti-progres.com/top05-26.html
7) Haïti : la malédiction blanche par Eduardo Galeano
http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=915
Haïti
(S.V.P. : Veuillez consulter et signer la pétition ci-après)
le 6 juin 2004
Français, françaises
Vous êtes très certainement au courant que la France du président
Jacques
Chirac, est en train de commettre encore une fois, une grande
injustice à
l'endroit du peuple haïtien (1). Nous saisissons cette occasion, pour
vous
sensibiliser sur la dérive de ce gouvernement, dont la politique
haïtienne est
une série d'actes immoraux et illégaux.
Le 7 avril 2003, le gouvernement haïtien, demanda publiquement à la
France de
restituer la rançon imposée en 1825 aux Africains qui, ayant brisé les
chaînes
de l’esclavage sur l’ancienne colonie de Saint-Domingue,
se sont donné une
patrie en la jeune République Haïti, le 1 janvier 1804 (2). Le prix du
sang,
des sacrifices et des privations était déjà assez lourd lorsque 150
millions de
Francs or ont été exigés, dont 90 millions furent effectivement
extorqués aux
Haïtiens, par des procédés qui font honte à une république française
qui se dit
pourtant nation des lumières, des droits de l'homme et du citoyen.
Charles X
fit envoyer une armada d’une quinzaine de canonniers pour exiger
ce butin tant
illégal que monstrueux. Ces 150 millions de francs or représentaient
alors le
budget annuel de la France, soit le triple du prix de vente en 1803 du
territoire de la Louisiane, lequel faisait alors plus de 22 fois celui
de l’île
d’Haïti. Cette ignoble rançon eut pour conséquences directes et
immédiates
l’endettement de la jeune nation, la fermeture de ses écoles
accompagné de
l’adoption d’un Code rural qui viendra y créer des
divisions sociales profondes
sinon indélébiles (le Code rural du 6 mai 1826 prévoyait en
particulier que
toute personne qui ne justifie pas d'un autre emploi doit cultiver la
terre
afin de contribuer au paiement de l’odieuse et raciste rançon
française).
Faire payer une somme aussi colossale, sous la menace des canons à un
peuple
qui a gagné sa liberté et son indépendance par la détermination
farouche, par
la force de l'espérance, par les larmes et par le sang c’est une
injustice
inqualifiable. Un crime sans précédent et surtout sans succession dans
l'histoire de l'humanité.
Pourtant, voici que pour toute réponse à sa demande de restitution,
sous
prétexte que sa légitimité politique est contestée et que le pays
risque de
tomber dans le chaos et, dans le mépris absolu de toutes les règles et
conventions internationales, le président Jean-Bertrand Aristide
d’Haïti est
renversé et enlevé par les forces spéciales américaines le 29 février
2004. Ce
nouveau coup d'état qui porte fièrement la signature du Canada, de la
France et
des États-Unis, replongea encore une fois, le pays dans l'horreur, la
répression et la désolation (3,4,5). Les troupes françaises et
américaines
occupèrent rapidement le territoire haïtien et aidées de mercenaires
locaux,
imposèrent un gouvernement fantoche.
Le 15 avril 2004, le Ministre français de la Défense, Mme Michèle
Alliot-Marie
arriva à Port-au-Prince, pour encourager ses troupes déployées sur le
terrain.
Deux cent deux ans après Victor-Emmanuel Leclerc chef de l'armée
expéditionnaire chargée de rétablir l'esclavage à Saint-Domingue.
Promptement,
Mme Alliot-Marie exigea du gouvernement de facto un renoncement total
de la
demande de restitution. M. Gérard Latortue servilement, déclara la
requête
haïtienne, illégale et démagogique. Comme si, un pouvoir de façade
sans
substance, sans base populaire, pouvait engager un pays occupé, une
nation
humiliée. Imaginez le gouvernement de Vichy, se prononçant sur la
confiscation
des biens, de l'or et des oeuvres d'art par les Nazis?
Le Ministre des affaires étrangères M. Michel Barnier, lui aussi
arriva à Port-
au-Prince le 15 mai 2004, pour apporter le soutien de la France et
surtout
remercier M. Latortue de sa précieuse collaboration. Entre temps, les
pressions
américaines sur la Caricom, le Congressional Black Caucus et sur
l'Union
Africaine pour reconnaître leur régime de facto échouèrent (6).
À l'occasion du coup d'état contre le président Aristide, la France
renoua avec
les États-Unis, un pacte vieux lui aussi de deux cents ans. Déjà en
1805,
Charles-Maurice de Talleyrand ministre des Relations Extérieures
écrivit au
Secrétaire d'État américain James Madison " L'existence en Amérique de
ces
nègres armés et libérés de l'esclavage est un spectacle horrible pour
les
nations blanches". La perspective d'une prise en main de leur destin,
d'une
émancipation massive des noirs effraie. L'exemple d'Haïti agit comme
un
repoussoir. Dorénavant, ce sera un pays marginalisé, taillable et
corvéable à
souhait. Ce sera le prix de son existence.
Les puissances esclavagistes du 19e et du 20e siècle ne lui firent
aucun
cadeau. Bien au contraire. France, Allemagne, Espagne, Angleterre,
États-Unis,
toutes, à la moindre occasion réclamèrent leur part du butin.
Certains se demandent ce que font aujourd’hui les Nations Unies
afin d’assister
Haïti dans sa quête combien juste de réparations et de restitution.
Malheureusement, comme affirme M. Nelson Mandela, leader historique de
l'ANC et
ancien président de l'Afrique du Sud "nous vivons maintenant dans un
monde où
les pays riches dit démocratiques manipulent à leur gré, les
organisations et
les institutions multilatérales contre les intérêts des nations les
plus
appauvries et vulnérables". Ultimement, il revient aux peuples
eux-mêmes de
rechercher et de trouver la voie d’une solidarité véritable et
sincère.
En vous adressant cette lettre, nous citoyennes et citoyens du monde,
faisons
donc appel à l'esprit de justice du peuple français pour exiger du
gouvernement
Chirac-Raffarin de :
1) Considérer la demande de restitution de la rançon de Charles X au
peuple
haïtien comme sérieuse, juste et recevable. Cette demande ne doit plus
être
évacuée. A cause de cette rançon, l'économie et les finances de la
jeune
république noire ont été lourdement grevées. La restitution de cette
rançon
immorale et inique, dont la France ne sort aucunement grandie, est une
obligation.
2) Donner toute l'information des conséquences terribles du paiement
de cette
somme faramineuse, sur le développement normal d'Haïti. On sait
pertinemment
que dès 1828, le gouvernement haïtien devait emprunter auprès des
banques
françaises pour payer l’infâme rançon. Dès lors, la spirale
infernale de
l’endettement s'enclenchait. Pendant plus d'un siècle, le pays
va se saigner
pour rembourser cette dette honteuse (7).
3) Rétablir dans un esprit de vérité, de respect, de justice et de bon
sens les
relations bilatérales avec Haïti. Il faut tout simplement changer de
politique.
Il faut changer les rapports avec ce pays en privilégiant le dialogue
et la
négociation. Et dans ce cas, le changement n'est plus un slogan, c'est
une
exigence.
"Nous, de cette génération, nous avons la lourde responsabilité de
demander
pardon, de demander justice et réparation non seulement pour les
mauvaises
actions des brigands, des criminels et des prédateurs, mais aussi pour
l'épouvantable silence des honnêtes gens".
En nous inspirant de ces paroles combien profond du Dr. Martin Luther
King Jr.,
le Haitian Lawyers Leadership vous prie instamment, au nom de la
justice, du
bon sens et de la solidarité humaine de signer cette pétition qui
exige que
l’état français restitue intégralement à la République
d’Haïti les fonds
qu’elle lui extorqua de force à partir de 1825.
Pour signer en ligne, allez à:
http://www.ipetitions.com/campaigns/restitutionpourhaiti/ (FRANÇAIS)
http://www.ipetitions.com/campaigns/restitution4haiti/ (ENGLISH)
http://www.ipetitions.com/campaigns/Restitisyonpouayiti/ (KREYOL)
Voir aussi: http://www.margueritelaurent.com/campaigns/campaignseven.html
Haitian Lawyers Leadership Network (HLL)
6 juin, 2004
Pour information, contactez le directeur de la campagne 7 du HLL
Mr. Jean Saint- Vil (Jafrikayiti)
E-mail: ***@hotmail.com
cc: ***@aol.com
Références:
1) Kidnapping
http://www.haitiprogres.com/2004/sm040303/index.html
2) 1803 -2003 "Restitution – Réparation" par Haiti Progrès
http://www.haitiprogres.com/2003/sm030409/index.html
3) La déstabilisation de Haïti : un coup d’Etat orchestré et
financé par les
Etats-Unis par Michel Chossudovsky
http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=879
4) Washington et Paris renversent Aristide: Coup d'État en Haïti
http://www.reseauvoltaire.net/article12713.html
5) RFO: Entretien avec Claude Ribbe
http://www.rfo.fr/dossier_haiti_info.php?iv=2&ip=1&ir=232&isr=5019&im=1b
6) Le Kidnapping du 29 février 2004: l’OEA saisit la CARICOM
http://www.haiti-progres.com/top05-26.html
7) Haïti : la malédiction blanche par Eduardo Galeano
http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=915